mardi 3 juin 2008

Comment agir sur notre société ?

Thierry Crouzet, dans son livre "Le cinquième pouvoir", emmet une théorie intéressante sur notre société. Il constate le fait que celle-ci est désormais devenue trop complexe pour qu'un homme où un appareil puisse la diriger.

Ainsi nos hommes politiques seraient incapables de décider d'une action et d'obtenir le résultat escompté car ils seraient dépassés, à la fois par les effets retour de leurs actions, mais aussi et surtout par la puissance des forces qui animent notre société face à laquelle ils ne font pas le poids.

Prenons l'exemple récent de la hausse du pétrole. Notre hyperprésident omnipotent s'est proposé de rendre du pouvoir d'achat aux français en mettant en oeuvre une baisse de la TVA sur les produits pétroliers. Seulement pour ce faire, il lui faut obtenir l'assentiment de l'Europe qui vient de le désavouer. En effet, les autres pays Européens objectent que cela enverrait un mauvais signal aux pays producteurs de pétrole qui pourraient continuer à augmenter leurs prix car nous réduirions nos taxes par derrière. Ils estiment également qu'au vu de la mauvaise situation financière de la France, une baisse de cet impôt provoquerait un manque à gagner agravant nos déficits publics. Enfin, sur cette option, Nicolas Sarkozy n'est pas libre d'agir puisqu'elle requiert une décision à l'unanimité des 27 pays membres.

Selon Thierry Crouzet, pour pouvoir changer la société, nos hommes politiques ne devraient plus se comporter comme des managers mais comme des leaders. Les managers imposent des actes à leur base, tandis que les leaders inspirent la base pour qu'elle le suive et agisse à ses cotés. Ainsi nos hommes politiques devraient inspirer et influencer la société par leur parole pour l'emmener vers le résultat escompté.

Dans ce cas précis de la hausse du pétrole, il serait sans doutes bien plus efficace d'inciter la population à réduire sa consommation de pétrole par la communication d'abord, mais aussi en lui proposant des options et en la laissant décider : accroissement et diminution des coûts de l'offre de transports en commun, subventions et crédits d'impôts aux filières d'énergie renouvelables, promotion du co-voiturage, du vélo etc.

Bien sûr, me direz-vous, on commence à voir apparaître ce type d'initiatives en France, mais :
- Elles sont le plus souvent le fait de structures locales telles que les communautés d'agglomérations où les municipalités
- Ce n'est pas la voie empruntée par notre président qui au lieu de s'attaquer à notre problème structurel -l'hyperdépendance énergétique-, tente d'imposer une action à court terme qui au final n'aura qu'un effet temporaire avant d'être diluée dans une nouvelle hausse des prix.

Je trouve cette théorie intéressante pour plusieurs raisons :
- Je constate qu'elle se vérifie
- Elle nous montre que la manière dont on mêne la politique en France est peu efficace et dépassée
- Elle nous indique quelles qualités nous devrions rechercher chez nos élus. Bien sûr ceux-ci sont tous pour leur environnement social immédiat des leaders. Mais sont-ils réellement en mesure d'inspirer la société tout entière en provoquant de nécessaires consensus, ou vont ils tenter de faire passer en force leurs convictions ?

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