mardi 20 mai 2008

OGMs : J'ai écris à mon député

Il ne reste plus que 2 jours avant le vote définitif du texte autorisant la culture des OGMs à l'assemblée nationale. J'ai écrit à mon député. Je vous invite a identifier votre député et à faire de même en expliquant vos motivations (sans copier/coller mon texte SVP, car si tout les parlementaires recevaient le même texte, cela diminueraient grandement l'intérêt qu'ils porteraient à celui-ci et, à mon sens, anéantirait mon effort).

Monsieur,

Je prends la peine de vous écrire aujourd'hui pour vous faire part de ma vive inquiétude et de ma désapprobation vis à vis de la loi autorisant les OGMs que votre parti fait actuellement voter au parlement.
Sans volonté partisane, je souhaite dans ce courrier vous exposer quelques arguments de bon sens, dont j'espère que vous voudrez bien en tenir compte au moment de voter ce texte jeudi prochain.

Je suis inquiet d'abord parce que, alors près de 80% des français sont opposés à la culture des OGM en plein champ et à leur exploitation dans la chaine alimentaire, nos parlementaires vont aujourd'hui à contresens du souhait du peuple qu'il est supposé représenter.
Ce constat est alarmant car il est significatif du fait qu'une part importante de nos députés est sous l'influence de lobbies et que ce sujet ne saurait être traité avec objectivité à l'heure actuelle ni par le parlement, ni par le sénat. Vous n'êtes sans doutes pas sans savoir que le sénateur UMP de la Manche Jean-François Legrand a dénoncé les pressions réalisées par la société Monsanto sur nos représentants (pour plus d'info : http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/318776.FR.php).

En outre, ce texte de loi visant à permettre la culture d'OGM en plein champ est susceptible d'avoir des conséquences très lourdes sur l'environnement et sur la chaine alimentaire mondiale. Aujourd'hui, 90% des semences OGM vendues dans le monde le sont par la firme Américaine Monsanto. De nombreuses voies s'élèvent aujourd'hui dans le monde pour dénoncer le comportement amoral et prédateur de cette société qui n'a, semble-t-il, d'autre motivation que l'appât du gain.

Un premier fait important qui doit être connu est le suivant : La règlementation des OGM aux Etats Unis a été rédigée par un avocat de la firme Monsanto qui fut nommé à la Food and Drug Administration dans ce but, et qui par la suite, une fois sa mission remplie, devint vice-président de Monsanto. Outre l'évident conflit d'intérêt dans le cadre de la production de cette réglementation, il en résulte un texte permissif qui dit en substance qu'un OGM étant un organisme composé d'ADN comme tout autre organisme, il n'est pas différent et peut donc par principe être mis sur le marché sans danger. En conséquence, les OGMs ne sont soumis à aucune étude et aucune contrainte règlementaire sur le marché Américain. Ainsi le maïs transgénique MON 810 actuellement mis en culture en France ainsi que tous les OGMs commercialisés par la société Monsanto n'ont pas fait l'objet d'études publiques et indépendantes d'impact sur l'environnement et sur la santé des consommateurs dans leur pays d'origine. Ce sont ces produits dont on s'apprête à autoriser aujourd'hui la culture en France.

Deuxième fait important : les OGMs actuellement commercialisés par Monsanto n'apportent aucune valeur ajoutée par rapport aux organismes naturels, si ce n'est une tolérance accrue a l'herbicide Roundup commercialisé par cette même société et qui est en outre un produit cancérogène de premier plan. Ainsi l'autorisation de la culture OGM en France aurait pour effet premier de permettre aux américains de nous vendre plus massivement encore leur herbicide et au passage de contaminer plus encore les nappes phréatiques avec ce produit.

Afin de propager ses semences au maximum, la société Monsanto a racheté près de 50 semenciers à travers le monde qui s'attachent désormais a diffuser ses produits plutôt que des semences naturelles. Ainsi en Inde, 80% de l'offre des semences de coton est désormais OGM. Il devient alors difficile pour les agriculteurs de s'approvisionner en coton conventionnel.

Troisième fait important : on a retrouvé au Mexique, pays voisin des Etats Unis dans lequel la culture d'OGMs n'est pas autorisée, des plans de maïs transgénique au sein de cultures conventionnelles (http://www.organicconsumers.org/Corn/spreadofGECorn.cfm). La contamination des OGMs ne s'arrête pas aux limites d'une parcelle ni même aux frontières d'un pays. Lorsqu'un agriculteur cultive des organismes OGM, il doit payer des royalties à la société créatrice du produit. Monsanto a déjà mené des centaines procès en ce sens aux Etats Unis et ruiné certains paysans. Mais que peut un paysan contre le vent qui porte les pollens ? En outre, imaginez qu'un gène introduit dans une plante OGM provoque une dégénérescence de l'organisme à la deuxième ou troisième génération de reproduction de la plante. Les pollens de cet OGM se propagent dans la nature et contaminent les cultures traditionnelles. Comment allons nous le stopper ? Qui paiera les dégâts (le texte présenté au parlement est d'ailleurs insuffisant sur ce point)?

Quatrième fait important : selon un consultant qui aurait travaillé pour Monsanto, l'objectif de la société ne serait ni plus ni moins que de prendre le contrôle total de la chaine alimentaire mondiale. Toute culture, toute forme d'élevage, devrait, dans le monde idéal de cette firme, faire l'objet d'une autorisation et d'un versement de royalties. Voulons-nous d'un tel avenir pour notre agriculture ?

Je ne vous parle dans ce mail que de la société Monsanto car elle représente 90% du marché des OGMs. Mais il y a fort à parier que pour exister, ses concurrents n'auraient d'autre choix que de se calquer sur des pratiques identiques.

Les faits énoncés dans ce courrier ne sont représentatifs que d'une partie des dangers liés aux OGMs actuellement commercialisés.
Je ne saurais que trop vous recommander d'approfondir le sujet en regardant le documentaire produit et diffusé par la chaine ARTE "Le monde selon Monsanto" que vous pourrez trouver sur cette page : http://www.artevod.com/programDetails.do?emissionId=2526. Il est d'ailleurs à mon sens impensable que l'on puisse voter ce texte sans avoir vu ce documentaire.

Enfin, si je suis opposé à l'autorisation de la culture des OGMs en plain champ à l'heure actuelle, je ne suis pas moins partisan de la science et conscient du formidable potentiel de recherche et d'évolution que pourrait offrir la manipulation du matériel génétique. Toutefois je suis convaincu que ces recherches doivent être menées patiemment, en laboratoire, en toute indépendance d'intérêts économiques à court terme. Devons-nous laisser des organismes créés en une dizaine d'années s'immiscer dans un patrimoine génétique qui est le fruit de centaines de millions d'années d'évolution pour satisfaire les intérêts mercantiles de quelques un ? Je suis convaincu que ce serait une grave erreur, qui pourrait avoir des conséquences irréversibles sur l'environnement, déjà très perturbé par l'activité humaine. En la matière, il est urgent d'attendre et d'agir avec sagesse.

En vous remerciant pour le temps que vous aurez bien voulu consacrer à la lecture de ce courrier et en espérant votre vote face à ce texte sera dirigé en faveur de l'intérêt du peuple que vous représentez plutôt que de certains intérêts particuliers soucieux de gains économiques faciles et rapides.

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