mercredi 14 mai 2008

Passeports biométriques : le gouvernement passe outre l'avis défavorable de la CNIL

La Commission Nationale Informatique et Libertées a été crée dans le but de défendre les citoyens de fichage et de croisement de données abusifs par l'Etat et les entreprises privées. Or l'Etat, non content d'alouer un budget dérisoire à cet organisme public à l'heure de l'explosion tous azimuts des bases de données, passe systématiquement outre les recommandations qu'il emmet.

Une fois de plus, pour la création du nouveau passeport biométrique, l'avis de la CNIL vient d'être ignoré. En effet, ce passeport va contenir une photo numérisée ainsi que les empreintes digitales de 8 doigts, empreintes qui jusqu'ici ne nous étaient prélevées que lorsque nous étions soupçonnés d'avoir commis un acte délictueux. En outre, la France va plus loin que la réglementation européenne, qui ne prévoit pas le recueil de l'empreinte de huit doigts mais de deux, ni la conservation des données dans une base centrale.

Dans son avis, la CNIL signale que le dispositif français comporte "des risques d'atteintes graves à la vie privée et aux libertés individuelles" et que "l'ampleur de la réforme justifierait que le Parlement en soit saisi". Mais le gouvernement a choisi de légiférer sur ce sujet par un décret publié le 4 mai.

Dans la même veine politique, une nouvelle mesure prise par le gouvernement américain contraint désormais les touristes à laisser leurs empreintes en quittant les Etats-Unis. Cette mesure viserait à lutter encore plus efficacement contre l'immigration clandestine. De fait, cette mesure institue un fichage systématique de toute personne foulant le sol Américain.

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